Dans un village côtier de Caledor

C’était l’aube, mon regard erra autour de moi.

Du sang, des cadavres et des armes brisées, voilà tout ce qui restait de cette cruelle nuit. Nos cousins honnis avaient lancé un nouveau raide, accostant la ville et débarquant une marré noire implacable. Dans leur haine et leur fureur, ils ont commencé à massacrer femmes et enfants, bruler nos biens et détruire ce qui nous était cher. Je me revoyais prendre les armes dans ma riche demeure, je me revoyais revêtir mon armure d’ithilmar brillante et sortir affronter ces êtres maudits. Je n’étais pas seul, quelques elfes étaient descendu dans les rues et se battaient face aux sombres pillards, ils devaient tenir en attendant des renforts.

Le soleil se levait, et de sa lueur rougeoyante, il illuminait un champ de bataille couvert de mort et blessé. Rangeant mon épée, j’entrepris de chercher des survivants, mais, à mon premier mouvement, une grande douleur se fit sentir tout le long de mon bras gauche. Je fis glisser doucement ma main droite sur mon bras, puis je sentis le carreau d’arbalète profondément enfoncé dans ma chaire brulante. Aussitôt, d’autres souvenirs m’assaillirent.

Nous nous bâtions depuis plusieurs heures, beaucoup d’Asurs avaient succombé et la marrée ténébreuse ne semblait jamais s’arrêter. Nous ne tiendrons pas beaucoup plus de temps, chaque fois qu’un elfe mourrait notre chance de survie diminuait. Mais nous sommes des Asurs, jamais nous n’abandonnerons, encore moins face à ces traitres. Ce fut avec une joie immense que je vis l’un de nos magnifiques navires apparaitre non loin de la cote. La bataille allait tourner à notre avantage, des renforts étaient arrivés. Du navire, de nombreux gardes maritimes descendirent, écoutant leur commandant à la lettre, ils chargèrent les Durchiis dans une discipline sans failles. Tout semblait aller pour le mieux, jusqu’au moment où je vis la lueur d’une dague traverser la gorge du commandant des forces nouvellement arrivées. Les Durchiis semblèrent redoubler de force, de nombreux Asurs succombèrent face à leurs frappes déterminer. Nous avions été frappés au cœur, le moral tombait au plus bas et les troupes perdaient peu à peu leur formation. Je me mis alors à aboyer des ordres sur le champ de bataillent, j’étais notre dernière chance, de nous en tirer, je devais prendre le commandement. Alors que je reformais les positions, quelque chose percuta mon bras, puis une vive douleur m’envahit et j’aperçut alors l’assassin ranger son arbalète et dégainer ses dagues.

Il se jeta sur moi et dans le fracas des armes s’entrechoquant, nous échangions des coups empreints de haine et de colère. Maintes fois, ma lame faillit découper le Durchaiis alors que ses dagues ripaient sur mon armure scintillante. Le combat dura des heures et lorsque enfin les pillards de nos cousins honnis s’enfuyaient, nous étions toujours face à face. Voyant sa défaite évidente, il m’attaqua, poussé par une terrible haine. J’entrevis alors une ouverture, et mon épée s’enfonça profondément dans le cœur gelé de mon adversaire.
C’était l’aube, et j’étais debout face à l’assassin gisant dans une mare de sang. Regardant autour de moi, je voyais une trentaine d'elfes survivants. Aucun des villageois qui avaient pris les armes n’était encore de ce monde, ils ne seront pas oubliés. Un garde maritime s’approcha de moi et, après une brève discussion, nous remontions à bord du navire Asurs qui avait mené ces soldats à mon village. En regardant l’horizon, je pouvais encore voir les voiles noirs du t bâtiments Durchii, accompagné des trente gardes maritimes survivantes, je pris en chasse ces êtres maudits.