Village Norse. Près de la frontière, en bordure de rivière.

Arakh et son état-major se tenaient debout, dans un petit bosquet de bois. Sur le sol gelé, quelqu'un avait dessiné grossièrement un schéma du village non loin. Arakh s'accroupit et observa la situation. Korgah se concentra, échafaudant une dizaine de plans d'attaque probables. Puis le Champion prit la parole:

"Le plan est simple. Les Maraudeurs encercleront le village tandis que les Cavaliers iront se cacher près de la sortie Sud. Les Guerriers et moi-même, nous attaqueront par l'entrée Nord et nous écraseront la résistance Norse. Lorsque sonnera le cor des Guerriers, juste avant la charge, les Maraudeurs refermeront la nasse et les Cavaliers chargeront ces misérables villageois paniqués par l'entrée Nord. Combattons avec puissance, car les Dieux nous regardent. Ne laissons aucun survivant et brûlons ce tas de bouse après l'avoir pillé. Quelqu'un a une suggestion?"

Les membres de l'état major restèrent muets. Seul Crève-Pus sembla réfléchir un instant, puis il hocha la tête. Le plan lui plaisait. Korgah ne protesta pas, le plan lui convenait sûrement. Les troupes semblaient prêtes à combattre et avides de verser le sang.

"Très bien. Allons-y."

Karakh Nathla réunit ses Maraudeurs en hurlant des ordres. Arakh, Korgah, Crève-Pus et Changemort rejoignirent les rangs des Guerriers et les Cavaliers contournèrent le village. Les Maraudeurs se mirent en position, lentement, afin de ne pas être repérés par les villageois, et les Guerriers s'avancèrent rapidement vers l'entrée Nord du village.

Un garde Norse vit s'avancer une grande ombre menaçante. Il se leva, brandit sa lance et hurla à l'étranger de s'arrêter. Une seconde plus tard, sa tête tombait dans un flot de sang et roulait sur le sol tandis que le cadavre décapité s'écroulait par terre. Le cor des Guerriers retentit, les combattant Norses coururent vers eux pour tenter d'arrêter la menace et des dizaines de villageois apeurés fuirent en hurlant dans tous les sens. Beaucoup furent massacrés par les Maraudeurs qui fermaient le piège et les Cavaliers qui chargeaient dans le dos des guerriers Norses.

Au centre du village, la bataille faisait rage. Les Guerriers n'avaient aucun mal à faucher les Norses qui perdaient du terrain, et les Maraudeurs et Cavaliers Maraudeurs massacraient les gardes sur les flancs et dans le dos. Désorganisés, les habitants formèrent un dernier carré, pour tenter de résister plus longtemps. C'était vain et stupide. Une demi-douzaine d'entre eux furent tués en tentant de se mettre en formation.

Arakh Quatre-Lames tailla en pièces un Norse qui tentait de le transpercer avec un épieu en bois. D'un coin de l'oeil, il entrevit Crève-Pus faucher trois adversaires avec son arme, et à sa gauche, Korgah embrochait un Norse plus grand que lui avec son épée. Changemort éviscéra un garde avec sa courte lame raffinée, et devant lui, il devinait Karakh fracassant un crâne avec son fléau. Les villageois cédaient à la panique, les combattants tombaient par poignées et finalement il n'en resta plus qu'un, leur chef.

Il attrapa une lance de fer et la ficha dans le torse d'un Maraudeur situé trop près de lui. Tandis que le fier guerrier des Dieux tombait, Arakh saisit l'occasion de prouver à ses troupes qu'il était leur chef. Il arrêta ses troupes d'un geste, et s'avança dans le cercle formé par les cadavres des Norses et les armes de ses hommes.

Le capitaine Norse saisit une courte épée large et lourde, qui pendait à son côté, et entreprit de tourner lentement le long du terrain de duel. Ses hommes entreprirent d'encourager Arakh, et lui aussi marcha lentement, étudiant son adversaire, prêt à frapper.

Soudain la lame du Capitaine Norse jaillit et fut attrapée par le géant en armure lourde. Arakh rit doucement et brisa la lame entre ses doigts gantés, avant d'enfoncer la pointe dans le flanc de son ennemi. Alors que l'humain geignait de douleur, le Chaotiqu le fit tomber à genoux, et en le décapitant, hurla le cri de guerre de sa bande:

"Pour les Quatre!"

Tandis que les guerriers des Dieux pillaient les maisons misérables des paysans, l'état major compta les pertes. Un seul mort était à déplorer, et quatre Maraudeurs avaient été blessés, quoique légèrement. Il déposèrent leur frère mort au centre des cadavres des villageois, dans une grande maison, et entreprirent de la faire brûler avant de repasser la rivière dans l'autre sens, ivres de sang et de carnages.