Village de Marguilles, Sud de Quenelles

- "Ola aubergiste, apporte nous pytance et vinasse pour mon chien et moi-même. Nous sommes affamés et nous avons beaucoup de repos à prendre!"

- "Qu'est-ce que c'est-y pas qu'j'entends là? Un clébard? Vingt dieux j'ai d'jà bin dit 100 fois qu'voulo nin d'clébard..."

Tout en beuglant après le nouvel arrivant, le patron sortait de la cuisine. A la vue du chevalier, celui-ci se tu et son regard s'arrêta sur le visage de l'impressionnant individu. Les yeux écarquillé, la bouche béante de stupéfaction, il venait de s'apercevoir qu'il n'avait pas à faire à un pécor du coin et regrettait déjà ses paroles. Après un silence qui lui parut une éternité, l'aubergiste repris dans un bredouillement:

- "S'cusez moi messire! Vous d'vez nin êtes sans savoir que c'est pas tous les jours que j'reçois une personne d'votre importance ici. Bin sur qu'vous pouvez rester avec vot' chien, et j'va vous chercher tout c'que j'ai d'meilleur. Installez vous à cette tablée, j'vin juste eud'la nettoyer!" et, tout en se retournant dans la cuisine, il ajouta "bougez-vous l'cul les gars, y'a un chevalier ici, faut qu'çà soit bon s'midi!!"


Wilhem était arrivé à Marguilles, un village au Sud de Quenelles. Il avait chevauché toute la matinée et, suite à la rencontre des hommes-bêtes en lisière de forêt, il avait bien besoin de prendre du repos. Il s'était donc dirigé immédiatement vers cette petite auberge, en espérant y trouver de quoi se nourrir, priant la dame pour que ce ne soit meilleur que ce qu'il avait l'habitude de trouver dans ce type d'établissement. Au moins, il serait assis, pourrait se dégourdir les jambes et, espérait-il, trouverai quelques hommes courageux qui voudrait l'accompagner sur les routes.

Le repas ne tarda pas à arriver. La viande sentait bon, c'était déjà çà. Le vin, quant à lui, était digne de la plus mauvaise piquette de son domaine. Mais cela n'importait guère, il pouvait enfin manger à sa faim... ce qui n'est pas mince affaire. Voyant la quantité de viande qu'ingurgité l'individu, le tavernier ne pu réprimer un large sourire, témoin de l'ardoise qu'allait représente un si copieux repas.
Après s'être rempli la panse, Wilhem rappela le tenancier:

-" Dites-moi donc, l'ami. Savez-vous où je pourrai trouver de braves gens d'armes? Je suis seul sur les routes depuis trop longtemps déjà et les temps son dangereux. J'aimerai trouver compagnie et renfort en cette petite bourgade.

- Bin sûr mon bon seigneur. Faites donc un p'tit tour du côté d'la taverne d'la chope de feu. J'vous promets nin qu'vous allez trouver de gens honneste là-bas, mais pour sûr, vous trouvrez bin des vilains qui savent t''nir une épée. Et contre quelques phynances, j'pense qu'y vous accompagn'rons volontiers!

- Merci mon brave, et avez-vous un forgerons dans le coin? Mes armes n'ont pas été remise à neuf depuis un moment déjà!

- Désolé d'vous décevoir, mais pour c'type de bonhomme, va falloir vous rendre à Quenelles! C'est tout droit au Nord d'ici, à environ une journée d'route. M'enfin à ch'val, vous pourriez aller plus vite, mais si vous vous faites accompagner de gens de pieds, vous aurez du mal d'arriver d'ici ce soir!

- Alors dans ce cas, réserve moi une bonne chambre chez toi. Je vais aller faire un tour en ville, je serai de retour pour ce soir."

Sur ces mots, Wilhem se leva de table. Il ne pu réprimer un rot bruyant, témoin de l'abondance du repas. Hubert, quant à lui, avait du mal à lever la tête de la gamelle que lui avait lassé son maître. Un sifflement de se dernier fini de le convaincre, à regret, de laisser les quelques morceaux de sanglier qui restait encore. Tous deux sortirent de l'auberge en direction de la taverne indiquée plus tôt par l'aubergiste.