Route entre Marguilles et Quenelles

« - Aller mes compagnons, en avant. Nous ne sommes plus très loin de Quenelles et il nous faut y arriver pour la nuit. »

On pouvait à présent voir un sourire radieux percer la barbe de Wilhem. La compagnie humaine lui donnait du baume au cœur, fusse-t-elle celle de gueux. Car en effet, il avait réussi à recruter quelques gens d’armes à Marguilles la veille au soir.
Certes, ce n’était pas de fins escrimeurs, mais il avait procédé à une sélection, aussi rapide soit-elle. Il savait que les temps étaient sombres et il ne voulait pas s’entourer de lopettes qui, à la première vue d’une gueule d’orques, s’enfuiraient en courant et criant tel de jeunes pucelles. Il avait donc choisi les plus gaillards parmi les volontaires et avait pris un peu de temps pour tester leurs aptitudes martiales.
Beaucoup s’étaient présentés, attirés par l’argent proposé par le chevalier. Il avait retenu 15 hommes, solides et vaillants… du moins, de ce qu’il avait pu voir.

Il était à présent sur la route de Quenelles. Il avançait moins vite à présent, les gueux étant à pieds, mais il se sentait plus en sécurité et c’est cela qui lui importait.
Ce passage en ville lui avait donc été fort profitable : des guerriers, des vivres, du repos… mais également des nouvelles du monde.
Il avait ouïe dire que partout, les forces de la destruction sévissaient. Il paraitrait que le vieux peuple des hommes lézard avait subit une importante mésaventure contre une armée de vil hommes-rats récemment. Dans le même temps, une horde d’orques sauvages s’amusait à piller et tuer tout ce qui se mettait en travers de leur chemin au cœur de l’empire.

Pour Wilhem cependant, les tumultes du vieux monde ne pesaient guère dans la balance. Seul lui importait de retrouver sa fille, trop longtemps disparue. Mais, à son grand désespoir, cela faisait des mois qu’il n’avait pas retrouvé un seul indice sur la tragédie.

« - Fort bien, ce dit-il, si je ne peux trouver moi-même l’endroit où se trouve ma fille, alors je dois faire en sorte que La Dame guide mes pas. »

Et c’est ainsi qu’il décida de partir, avec ses hommes, en quête d’actions héroïques. Il savait qu’en combattant le mal, La Dame viendrait lui porter une aide précieuse. Il n’avait donc pas le choix, il savait où il trouverait en ce moment même une multitude de viles créatures à combattre. Il l’avait appris pas plus tard que la veille, lors de son escale à Marguilles. Mais pour le moment, il ne le dirait à ses hommes, ils n’étaient pas encore suffisamment nombreux, et ils risqueraient d’être effrayés par l’annonce d’une telle décision. Cela aller les mener loin de chez eux et, pour des gueux de la sorte, un tel voyage était souvent synonyme de non-retour.
Pour le moment, il se concentrait sur son arrivée à la grande citée de Quenelles, qui ne devait plus tarder. Il y récupèrera d’autres vaillants soldats et pourrait alors annoncer la destination qu’il avait retenue. Et autour d’une bonne tablée offerte à ses frais, il savait qu’il avait plus de chances de trouver des volontaires.