Cela fait une semaine que nous sommes partis d'Ulthuan. Les gars et moi-même, on est tous morts de soif... Et de faim, aussi. Enfin, ce qu'ils ne savent pas, c'est que je planque la dernière bouteille de rhum dans ma veste. J'en profite pour boire un petit coup quand ils dorment tous comme des carpes. Heureusement, il y a deux jours, après être sortis d'une terrible tempête, nous avons pu apercevoir la terre. Nous naviguions au large des côtes du Vieux Monde. Il faut l'avouer mais d'avoir vu le continent, ça a donné de l'espoir à mes canailles.
Il fait si chaud... Les gars sont affalés sur le sol et on meurt de soif... On meurt de soif... Je me tape alors le front avec deux doigts. "Mais oui, le rhum !" pensais-je. Je regarde un moment les gars, pour voir si personne d'entre eux puissent me voir et je sors lentement la bouteille de sous ma chemise. Un dernier petit coup d’œil à droite, un autre dernier petit coup d’œil à gauche. Personne. J'enlevais alors le bouchon de la bouteille...
*Pop*
Je regardais en souriant la bouteille de rhum avant de poser le goulot sur mes lèvres et je bu une gorgée de ce délicieux alcool. Aah... Quel plaisir. Je repris une gorgée de plus, pourquoi s'en priver ? Petit hic, je n'avais pas remarqué que le "pop" avait fait un aussi gros bruit... Je l'avais même pas entendu moi-même ! Quand je me retournais tout souriant vers le pont. Je vis tous les matelots me regardant d'un air furieux. Je regardais la bouteille de rhum... Et la remis sous ma veste. Je fis un petit rictus en réponse aux forbans quand... Il se ruèrent sur la passerelle du gouvernail où j'étais.
-C'est mon rhum !
Je sautais sur la rambarde et m’agrippais à une corde pour monter en haut vers le plus grand des mâts. J'atteignais alors la vigie, regardais en bas pour voir où en était l'équipage, qui, lui, avait décidé de venir le chercher sur le mât. Ingrats ! Je suis leur capitaine quand même.
Je regardais au loin pendant que quelques-uns qui étaient monté s'approchaient de moi. Je me retournais donc subitement devant eux tout souriant.
-Messieurs ! Bienvenue à Bordeleaux !
Sur ces mots, je leur montrais de la main le port un peu plus loin. Ils crièrent tous de joie et quand à moi je descendais avec l'aide d'une corde jusqu'au gouvernail pour manœuvrer jusque là-bas. Nous étions arrivés sur les terres de Bretonnie. Une fois le bateau amarré à quai, mes hommes se ruèrent vers la première taverne du port un peu plus à gauche devant les yeux ébahis et à moitié effrayés des civils.
-Incorrigible, pas un pour rattraper l'autre. dis-je.
Je partis faire un tour en ville... Jour de marché apparemment vu les établis. Je finissais la bouteille de rhum tout en marchant dans les grandes rues de Bordeleaux.