Les dernières caisses montaient à bord du bateau, tous les préparatifs de départ étaient sur le point de s'achever. Dans quelques heures je prendrais le large avec mes troupes. Pour l'occasion mon père était venu, voir son fils une dernière fois je présume, à moins que se ne soit pour s'assurer que son investissement était un minimum rentable. Il s'approcha de moi escorté de ses éternels gardes du corps. Il se posta devant moi et ne dit mots durant des secondes qui paraissaient des heures. Dans ce genre de situation les mots ne peuvent exprimer les sentiments et je savais bien que mon père, Toyoshisa shimazu se devait de rester digne en toute circonstance, il représentait le clan après tous. Mais il dit tous de même :
« Fait honneur au clan, tue tous tes ennemies et voyage avec prudence sur la mer, qui c'est ce qu'elle renferme ».
Ému par l'anxiété qu'il éprouvait du fait de mon départ je ne pouvais répondre qu'un « oui père » des plus stoïque.
J'embarquais enfin dans le bateau ne sachant rien de l'extérieur des archipels nippon. Qu'elle genre de race impie j'allais rencontrer? Le chaos ? Très certainement, même mon pays avait les marques de ces pouvoirs maléfiques.
La destination serait tout d'abord le royaume d'Inja, où leur port était réputé être des plus commerciales. Là-bas j'espérais trouver un guide et traducteur digne de ce nom pour la suite du voyage. En effet les archipels nippon était hermétique à toute importation et exportation, rare était les nippon à sortir de leurs îles et encore plus rare étaient ceux qui en revenaient. Puis cette escale permettait surtout de faire le ravitaillement en attendent la vraie destination, le vieux monde comme il était appelé.
Les derniers chevaux des archers et mes fidèles ashigaru montaient enfin à bord, l'équipage était au complet.
Alors que nous partîmes vers le lointain, mon père me cria : « n'oublie pas, si tu a besoin de troupe ou de ravitaillement nous sommes là et des armées entières attendent d'être à ton service, va mon fils, fait nous honneur ».
Sur ces derniers mots j'adressais un signe de main aux personnes présentes sur le quai, je quittais enfin la baie d'Ise dans là ville de Nagoya.
Ma terre natale me manquait déjà.