Ville Fortifiée de Quenelles

« - Bienvenu à toi, mon brave. Assieds-toi donc à notre tablée et bois tout ton saoul. ATTENTION VOUS AUTRES, IL NE RESTE PLUS BEAUCOUP DE PLACE. »

Wilhem était attablé à une taverne de Quenelles. Sur son visage, ont pouvait lire de la joie mais également une grande ébriété. Il était arrivé dans la place forte depuis 4 heures déjà et s’était tout droit dirigé à l’auberge « A la bonne charge ». Il avait déjà entendu parler de ce haut lieu de beuverie, réputé dans toute la Bretonnie pour ses 1000 fûts de vinasse. Il était, certes, en quête de sa fille, mais il avait appris, avec le temps, à s’octroyer des moments de pause dans son voyage. Il se laissait alors aller à des beuveries gargantuesques, des festins royaux et toutes sortes de joyeusetés démesurées. Et là, l’occasion était belle.


A son arrivée dans la citée historique de Quenelles, Wilhem avait ressenti une monté d’adrénaline comme il n’en avait pas eu depuis longtemps. Non pas que sa route eut été paisible tous les jours, mais cette sensation était toute particulière. Tel un enfant devant la découverte d’une cabane qui se dresserait devant lui comme le plus grand des châteaux, il ressentait un mélange d’excitation et de quiétude. L’animation de la ville, les cris et les rires des enfants qui courent dans les ruelles, les odeurs de gibiers rôtis qui s’élevaient des auberges… la ville était manifestement dans un beau jour.
Les gardes de la cité le saluaient à son passage, certains s’inclinaient même en voyant ses armoiries sur son bouclier. A sa suite, les 15 recrues s’émerveillaient devant la grandeur d’une telle citée, n’ayant jusqu’alors jamais eu l’occasion de voir pareil spectacle.

En cet instant de bonheur, si rare en cette époque sombre, Wilhem décida d’offrir à sa suite une bonne tournée de bon vin dans l’auberge « A la bonne charge », dont il connaissait la renommée. Ils étaient alors tous attablés, un godet à une main, parfois accompagné d’un jumeau dans l’autre, lorsqu’un bruit de foule s’éleva de dehors. Wilhem fit signe à ses accompagnateurs de rester à la table tandis qu’il se levait pour aller se renseigner sur ce qui avait créé cet agitation.

Sortant de l’auberge, il vit le pont levis baissé. Il voyait s’étirer les restes d’une armée à l’air déconfit. Il s’empressa d’haler un chevalier en tête de marche. Il reconnu à son équipement dépourvue de lance et son caparaçon troué et déchiré en plusieurs endroit, un chevalier de la quête.

« - Que se passe-t-il mon brave, lui lança Wilhem.
- Mon seigneur, vous nous voyez là dans un bien triste état. Nous étions partie vers le nord, pour soutenir nos voisins de l’empire contre l’invasion orque dont ils sont victime. Nous savons bien que si cela perdure, les peaux vertes arriveront sur nos terres, ce que nous voulions éviter à tout prix. Mais malheureusement, nous avons été défaits lors d’une succession de bataille. Ces vils créatures aiment à nous attaquer par surprise et nous avons essuyé plusieurs embuscades en forêt. Nous avons pourtant tenu et poursuivit notre route malgré les pièges tendus par ces démons, mais sur le champ de bataille, l’ennemi était fort nombreux. Nous avons décidé de nous rapatrier en nos terres lorsque notre général, Orderic de Quenelles, neveu du Duc, a été tué par un plongeur gobelin. »

La situation était donc encore plus préoccupante que ne l’imaginais Wilhem. Malgré tout, cette armée sans général était pour lui une véritable bénédiction de la dame. Il lui fallait les convaincre de le suivre. Il allait en empire et devant lui se dressait un grand nombre d’hommes. Il savait qu’il ne fallait que peu de chose pour leur remonter moral et ainsi les faire passer de cet état de dépit à un désir de vengeance sans limite.