C'est sur une épaisse couche de neige que Anohlf marchait avec difficulté, depuis déjà trois jours et trois nuits. Le matin se levait, et il restait encore beaucoup de route pour le sorcier des glaces, qui dut d'ailleurs accéler le pas, car il devait absolument atteindre le fort avant la tombée de la nuit, vu que ses provisions, qu'il avait pris lorsqu'il avait quitté son modeste vilage, étaient au plus bas, et qu'il sentait ses forces le quitter petit à petit à cause d'une longue marche difficile à travers les plaines enneigées de Kislev avec seulement quelques courtes pauses de temps à autre.
Quelques minutes plus tard, alors qu'il continuait sa progression à travers le territoire kislévite, il aperçut au loin un cavalier, allant dans la direction opposé à la sienne. Il était un peu plus à gauche par rapport à sa position, ce qui fait qu'ils n'allaient pas ce croiser à moins que l'un d'eux change de cap, mais ce cavalier mystérieux n'allait pas tarder à l'apercevoir lui aussi. Ne sachant pas si il était un ennemi ou un ami, Anohlf brandit son bâton, prêt à lancer un sort au moindre signe de danger. Mais, alors que le cavalier se rapprochait de plus en plus, celui-ci se stoppa net, resta immobile quelques instants, puis repartit dans la même direction d'où il venait.
Le sorcier des glaces resta perplexe. Mais il déduit rapidement qu'il y avait de forte chance que ce cavalier solitaire soit un éclaireur venu du fort où il se rendait, et qu'il était reparti prévenir le duc qui dirigeait la forteresse de sa venue, en tout cas il l'espérait, car seul, il ne pourrait résister à une attaque de soldats nombreux, bien que ses sorts aient pu faire de nombreux dégats avant sa chute. Mais il avait suffisamment perdu de temps avec ce cavalier, et il se remit en route vers sa destination, restant tout de même sur ses gardes, son baton toujours en main.
Alors que le Soleil avait presque disparu derrière l'horizon, Anohlf put enfin apercevoir le fort . Il n'y avait rien eu de notoire pendant le reste de sa route, et il avait rapidement abaissé sa garde et rangé son baton. Il n'avait vu aucune trace du cavalier, ni d'aucun autre humanoïde. Il accéléra donc le pas malgré sa grande fatigue, et il arriva bientôt devant les grandes portes de bois de la modeste forteresse. Mais avant qu'il ait pu prononcer le moindre mot pour demander à ce qu'on lui ouvre les portes, celles-ci s'ouvrirent. D'abord, cela l'étonna, mais il en conclut rapidement que le cavalier était bien un éclaireur du fort et qu'il avait du prévenir tout ses occupants de sa venue. Les paroles du soldat de forte carrure portant une cuirasse de métal qui approcha de lui le lui confirmèrent :
- " Bien l'bonjour, sorcier ! déclara le soldat d'une voix aimable. Cela faisait longtemps que nous n'avions pas vu des gens comme vous ici, tous sont aux frontières pour défendre le pays ! Notre éclaireur, que vous avez du apercevoir lotre de votre chemin, nous a prévenu de votre venue. Le duc vous attend ! "
Sur ce, et sans laisser le temps à Anohlf de prononcer le moindre remerciement pour cet accueil, le soldat lui tourna le dos et s'en alla vers le donjon du fort. Le sorcier des glaces comprit qu'il devait le suivre, et c'est ce qu'il fit.
Lui et le soldat arrivèrent bientôt à l'intérieur du donjon. Anohlf avait du mal à suivre la marche rapide du grand soldat, il restait donc en arrière. Il arriva bientôt dans une grande salle, décorée de quelques trophées de chasse accrochés aux murs et de quelques tapisseries. Il y avait une grande table en forme de U au centre de la pièce, et plusieurs hommes y étaient assis. Il comprit bien vite que l'homme à la barbe et aux cheveux gris qui se trouvaient au milieu de la table de pierre n'était autre que le duc. Il ne savait sur le duc que sa grande bonté d'âme et son grand talent de stratège, car il n'avait jamais eu l'occasion de quitter son petit village isolé dans les terres de Kislev, et il fut honoré de rencontrer une personne de la classe sociale du duc. Il s'inclina donc respectueusement, et le duc prit la parole :
- " Bienvenue, sorcier de glace ! Comme tu dois déjà le savoir, un de mes éclaireurs m'avait prévenu de ta visite, et j'ai donc réservé une place pour toi pour ce repas, assied toi donc, mange et reprend des forces, nous parlerons après. "
Le duc lui fit un large sourire amicale, puis lui désigna une chaise vide en bout de table. Honoré par cette offre et étonné par la grande gentillesse du duc, lui qui avait toujours eu une mauvaise image des nobles, il rendit le sourire, bien que le faisant discrétement, n'étant pas non plus complétement à l'aise sous les regards de tout ces hommes de combat. Mais son ventre criait famine, il s'empressa donc d'aller se placer à l'endroit qui lui était destiner et commença à manger, s'applicant de son mieux pour ne pas paraitre grossier avec sa manière rurale de se nourrir, lui qui avait toujours vécu à la campagne.
Lorsque tous eurent fini leur repas et quelques personnes présentes sortirent de la salle, le duc reprit la parole, s'adressant directement à lui de sa position centrale dans la pièce :
- " Alors, ami sorcier, que nous vaut votre visite ? Et d'où venez vous ? Et quel est votre nom ? "
- " Je me nomme Anohlf, Anohlf Torsack, et je viens d'un petit village un peu plus à l'est d'ici, à quatre jours de marche, répondit Anohlf. Je me suis rendu ici car j'ai vu périr toutes les personnes qui me sont chères lors d'une attaque de pilleurs du chaos. N'ayant plus rien à faire dans mon village natal, j'ai décidé d'offrir mon aide à notre beau pays, et je me suis donc rendu ici, car c'était le fort le plus proche de là où je viens. "
Le duc resta un moment silencieux, fixant Anohlf attentivement. Le sorcier tenta de percevoir les sentiments du noble, mais le visage de celui-ci resta à ce moment précis fermé à toute émotion. Le dirigeant dun fort repris soudain la parole, d'une voix neutre :
- "Votre décision est noble, et vous me voyez désolé de la perte de vos parents et amis, et vos sorts nous serons certainement utiles. Vener me voir demain, je vous dirai alors ce que vous pouvez faire pour notre pays, mais allez d'abord vous reposer. Un majordome va vous conduire à une chambre libre. "
Sur ce, le duc fit signe à un majordome de s'executer, ce que celui-ci fit. Anohlf le suivit donc, marchant un moment dans d'étroits escaliers, jusqu'à ce qu'il fut conduit à une petite chambre, toute simple et sans aucune décoration. Mais le sorcier n'y fit pas attention et ne remarqua que le lit, dans lequel il s'effondra puis s'y endormit sans même se soucier du domestique.
Le lendemain, après une bonne nuit de sommeil, il alla rejoindre le duc à l'endroit convenu la veille, puis celui-ci prit la parole :
- " Alors, cher Anohlf, vous m'avez bien dit hier que vous vouliez servir votre pays contre le mal qui l'accable, n'est ce pas ? "
- " C'est cela. " répondit immédiatement Anohlf sans aucune hésitation. Il était réellement prêt à aider sa région qu'il chérissait jusqu'à son dernier souffle, après tout, il n'avait plus rien à perdre.
- " Parfait ! déclara alors le duc. Vous partirez donc en direction du nord-est de Kislev, où quelques mouvements suspects de morts-vivants ont été aperçus. J'ai peur qu'il n'y ait déjà eut d'attaque. Donc, malgré ma faible garnison, je vous lègue vingt combattants kislévites et dix cavaliers d'Ungol pour votre mission. cela est peu je sais, et même très insuffisant, mais je ne peux réduire le nombre de mes hommes plus que cela, vous devrez donc vous débrouiller avec votre petite troupe, qui devra vous obéir en toute circonstance. Vous devez partir sur le champ ! "
Il garda le silence un moment, puis reprit sans changer de ton de voix :
- " Et bien, bonne chance ! Et revenez nous en pleine santé ! "
C'est donc, après un mot d'au revoir au duc, qu'Anohlf prit la route avec ses quelques soldats en direction de nord-est de Kislev, une flamme de détermination brulant dans ses yeux.
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Mer 8 Juin - 18:21